Pollution numérique : internet, 6ème nation la plus polluante du monde

Publié le 19 décembre 2018

Ça ne se voit pas, ça ne se sent pas, et pourtant, c’est bien réel. La pollution numérique est de plus en plus présente et devient un véritable enjeu écologique. Elle représente 2% des émissions de gaz à effet de serre, selon l’association Gesi ! On doit tous agir pour la réduire. Et il ne s’agit pas seulement des entreprises tech : nous sommes tous responsables de cette pollution invisible. Chez Hippocampe, on prend des mesures pour la réduire, autant que possible.

 

Plan de l’article : 

  1. La pollution numérique, qu’est-ce que c’est concrètement ?
  2. Pourquoi agir contre la pollution numérique ?
  3. Comment agir contre la pollution numérique ?

 


La pollution numérique, qu’est-ce que c’est concrètement ?

C’est toute la pollution qui vient de notre activité sur internet. Envoyer des mails, les stocker, tweeter, téléphoner, recevoir des newsletters, lire ce blog… c’est de la pollution numérique !

Mais d’où vient cette pollution ?

On s’imagine que le numérique fonctionne de manière illimitée, et « tout seul », d’où la difficulté de se rendre compte de son impact sur la planète.

Mais non, internet, c’est aussi un vaste réseau de plus de “300 câbles transocéaniques étendus sur un réseau de plus d’1 million de km”. Ce sont aussi plus de 4359 data centers répartis dans 122 pays, selon le site Data Center Map.

Sans compter que ces data centers nécessitent des infrastructures et de l’entretien (systèmes de refroidissement, alimentation électrique…).

On ne parle pas non plus de la pollution liée à la fabrication de tous nos outils informatiques.

Et tout cela a un coût pour l’environnement : gaz à effet de serre, utilisation d’importantes quantités d’eau (pour les systèmes de refroidissement), 60 millions de tonnes de déchets électroniques non recyclables, utilisation de matières premières non renouvelables…

Pour être plus concret, l’énergie utilisée pour une heure sur internet (au niveau mondial) équivaut à “4000 tonnes de pétrole, soit 4000 allers-retours Paris NY”

La pollution numérique en quelques chiffres : 

 

  • La consommation d’électricité d’un Data center est équivalente à une ville de 30 000 habitants.

 

  • La consommation d’une box internet est comparable à celle d’un réfrigérateur grande capacité, soit 150 à 300 kWh/an.

 

  • Un mail parcourt en moyenne 15 000 Km pour atteindre les serveurs du fournisseur d’e-mails puis délivrer le message au destinataire, d’après l’ADEME.

 

  • L’empreinte carbone d’un e-mail ordinaire représente 4g de CO2 émis (contre 0,014g pour un SMS). Soit une consommation d’électricité équivalente à celle d’une ampoule allumée 25 minutes.

 

  • Si vous insérez une pièce jointe volumineuse et des dentinaires supplémentaires, un email peut produire jusqu’à 50g de CO2.

 

 

Pour plus de chiffres et d’explications, on vous invite à lire cet article sur la détermination de l’impact de votre consommation numérique.

 

Les enjeux :

Le saviez-vous ? Aujourd’hui, le niveau de pollution numérique équivaut à celui de l’aviation civile. Peut-être même plus ! Et ce chiffre ne fait qu’augmenter. 

 

La pollution numérique, c’est 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

 

 

En France, notre emprunte carbonne numérique pourrait grimper jusqu’à 60% d’ici une vingtaine d’années. Déjà que l’on consommait en moyenne « 226 kg de CO2 par Français en 2019 » (Les clés pour comprendre la pollution numérique – Science et Vie)…

Et pourtant, avec des données aussi alarmantes, 73% des Français ne savent pas ce qu’est la pollution numérique. Il faut impérativement changer nos pratiques, et que les acteurs de cette pollution se mobilisent pour revoir leurs usages numériques.

Le problème, c’est que la plupart de ces acteurs ne savent pas quel est l’impact réel de leurs activités numériques sur la planète.

Par exemple, une étude menée par WWF a montré que pour une journée moyenne de travail sur ordinateur, un salarié consomme l’équivalent de “80 ampoules électriques et 9 km de circulation en voiture en termes d’émission de gaz à effet de serre”.

Autre exemple : un simple email de 1 Mo équivaut à la consommation électrique d’un ordinateur laissé en veille durant plus de 8h. Des emails, on en envoie en moyenne 10 milliards par heure, et la plupart ne sont même pas lus !

 

Pourquoi agir contre la pollution numérique ?

Parce que c’est agir pour la planète, évidemment !

Le réchauffement climatique, si on peut l’éviter (ou du moins le limiter), c’est quand même mieux, non ? 

Mais aussi pour améliorer l’image des entreprises.

 

“En tant que consommateur, 80% des Français seraient plus fidèles à une marque si celle-ci prenait des engagements forts pour lutter contre sa pollution digitale”.

 

Les consommateurs valorisent les boîtes qui présentent une politique digitale plus respectueuse de l’environnement et qui réduisent VRAIMENT leur pollution digitale (bye bye le greenwashing).

Il s’agit donc d’un double enjeu pour les entreprises : un enjeu écologique avant tout, mais aussi un enjeu pour fidéliser autour de leur marque.

Google, Apple et Facebook l’ont bien compris. Ces entreprises cherchent, à travers leur engagement “100% d’énergie renouvelable”, à diminuer leur impact environnemental.

Elles veulent aussi pousser d’autres entreprises à rejoindre le mouvement. Vous voulez en apprendre plus sur la consommation énergétique des grands acteurs numériques ? Consultez les rapports ClickClean de Greenpeace !

Évidemment, on ne va pas tout arrêter du jour au lendemain et stopper tout usage d’internet.

Le web, ça a du bon : l’accès immédiat à l’information et de n’importe où, communiquer avec des personnes dans le monde entier, créer de nouveaux modèles économiques…

Il est plutôt question d’en avoir un usage raisonné !

 

Comment agir contre la pollution numérique ?

Dans la pratique, voilà comment réduire concrètement votre pollution numérique :

  • Désactivez vos notifications,
  • Triez et supprimez les mails inutiles, sinon ils sont stockés sur un serveur, ce qui émet 19 grammes de gaz à effet de serre par jour. On appelle ça la “pollution dormante”,
  • Faites un bilan de votre activité numérique pour désactiver ou désinstaller les applications peu ou pas utilisées. Utilisez, par exemple, Space, une application mobile qui vous permet de faire un bilan de l’utilisation de votre smartphone et de réduire votre addiction,
  • Utilisez un moteur de recherche responsable, comme Lilo qui finance grâce à vos recherches des projets sociaux et environnementaux, ou Ecosia, qui plante un arbre pour chacune de vos recherches. 

 

Vous voulez plus d’astuces pour réduire votre emprunte numérique au quotidien mais aussi au boulot, via une stratégie digitale durable ? Rendez-vous dans notre prochain article sur le renforcement de la dimension éthique et responsable de votre stratégie web, écrit en partenariat avec Marion Laugier, experte sur le sujet.

Il arrive très bientôt, restez connecté ou connectée 😉

 

Chez Hippocampe, on s’y est mis aussi :

 Côté méthodes de travail

  • Une mailing list par projet pour réduire au maximum l’envoi de mails et moins polluer les boîtes de nos clients et les nôtres…. Mais bon, on est une agence digitale… c’est aussi notre outil de travail !
  • Rationalisation de l’envoi de mails et limitation d’envoi de pièces jointes. On envoie utile,
  • Nettoyage systématique de nos comptes mails,
  • Désinscription au maximum de newsletters non indispensables,
  • Et pour nos recherches : on plante des arbres à chaque recherche avec Ecosia… logique pour un hippocampe 🙂

Côté matériel

  • Optimiser les matériels. On utilise du matériel qui nécessite moins d’énergie,
  • Eteindre son écran et son ordi en quittant le bureau.

Côté hébergement 

C’est un peu technique, mais il en faut aussi !

  • Serveurs hébergés dans un datacenter au PUE <1.7 (la moyenne mondiale), donc plus efficace en énergie que les autres. (Le PUE, c’est l’indicateur d’efficacité énergétique),
  • Consommation des serveurs optimisée pour augmenter leur performance énergétique : pas d’utilisation de virtualisation, mais containerisation des machines clients. La même puissance partagée par plusieurs clients, avec pic de CPU ponctuels. Un moyen d’éviter de vendre systématiquement de plus grosses machines,
  • Installation de peu de machines très puissantes (machines 4 * Xeon 40 cores), plutôt que de nombreux petits serveurs. Augmentation de l’efficacité énergétique des alimentations grâce aux alimentations Titanium à 96% d’efficacité,
  • Mutualisation des ressources qui permet de réduire le nombre de serveurs,
  • Utilisation de logiciels optimisés (nginx, php, mysql, cache disque, etc.). Nous recherchons toujours à les améliorer (cache applicatif, etc.).

Et on va pas s’arrêter en si bon chemin !

Et vous ? Vous vous y mettez quand ? Et si c’est déjà fait, quelles sont vos pratiques ?

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