Les conclusions de notre enquête sur l'accessibilité et l'inclusion numérique

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Publié le 26 janvier 2022

Voilà enfin le dernier épisode de notre série sur l'inclusion et l'accessibilité numérique. Un épisode pour faire le point sur les conseils de nos intervenants et intervenantes. Et pour dresser un plan d'action pour notre agence. Découvrez les conclusions de notre enquête !

Enquêtes éthiques d'Hippocampe
Enquêtes éthiques d'Hippocampe
Nos conclusions - [Focus accessibilité et inclusion numérique - épisode 5]
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Plan :

Episode 5 : les conclusions de notre enquête sur l’accessibilité et l’inclusion numérique

  1. Bonus dev et fans de technique
  2. Ressources

 

Retranscription de l’épisode 5 sur l’accessibilité et l’inclusion web

  1. Introduction
  2. Les conseils de nos intervenants et intervenantes
  3. La concrétisation de notre enquête
  4. Conclusion

 

Episode 5 : les conclusions de notre enquête sur l’accessibilité et l’inclusion numérique

Voici le cinquième épisode de notre enquête sur l’accessibilité et l’inclusion web. Une série de podcasts réalisée par Lili et Marine, nos deux acolytes du pôle communication.

Elles ont interviewé des pointures sur le sujet :

 

Cet épisode nous a permis de tirer nos conclusions sur cette enquête. On a mis en avant LE conseil de chaque intervenant et intervenante.

On vous expose aussi notre plan d’actions. Avec les initiatives à venir pour rendre nos pratiques et nos sites web plus accessibles et inclusifs.

Et juste avant, un petit bonus pour les développeurs, les développeuses et fans de technique en général. Ainsi que toutes les ressources abordées dans ce podcast.

Bonne écoute !

 

Bonus dev et fans de technique

Les points techniques et design qu’on aimerait mettre plus en avant :

  • tous les choix de couleurs, typos, ratios testés pour garantir une lisibilité suffisante. Si la charte graphique du client ne le permet pas, une version contrastée / adaptée est proposée.
  • tous les attributs alt des images correctement renseignés, dans le cas d’images informatives. Attributs laissés vides dans le cas contraire (prise en compte du Alt decision Tree du WCAG).
  • la sémantique html respectée le plus possible (button, nav, etc.),
  • un renfort sémantique grâce aux technologies ARIA (Accessible Rich Internet Applications) si besoin, mais avec des précautions d’usage,
  • le focus jamais désactivé, les « :hover » doublés par des « :focus »,
  • l’utilisation avec précaution du « display none », si du contenu doit être masqué, avec une préférence pour la classe .sr-only, si le contenu doit rester accessible aux technologies d’assistance,
  • une utilisation plus importante des liens d’évitement : « aller au menu », « aller au contenu », « aller à la recherche », « retour en haut de page »,
  • une attention portée aux formulaires et aux libellés des champs de saisie.

 

Ressources

Voici les ressources dont nos intervenantes et nos intervenants ont parlé tout au long de ce podcast :

 

Retranscription de l’épisode 5 sur l’accessibilité et l’inclusion web

Dans un soucis de répondre aux besoins des personnes malentendantes, sourdes ou simplement avec une préférence pour les supports écrits : voici le script du podcast.

Ben oui, faire un podcast sur l’accessibilité web, sans le retranscrire, ça serait quand même dommage.


 

Hippo’dcast, un podcast qui vous plonge dans nos enquêtes sur l’éthique en entreprise et sur le web.

 

Réalisé avec bienveillance par Lili et Marine de l’agence web Hippocampe, une agence en pleine transition éthique.


Introduction

Marine [00:00:18]

Tous les trois mois, on explore une nouvelle initiative éthique que l’on veut mettre en place dans l’agence.

L’occasion de sensibiliser et de se former pour accélérer notre transition éthique. Et quoi de mieux pour se former que de faire intervenir des expertes et experts passionnés par ces différents sujets?

Vous aussi, vous voulez rendre vos pratiques plus éthiques. Alors, plongez avec nous dans l’enquête.

On vous embarque dans nos rencontres et nos échanges à travers une série de podcasts qui vous accompagnent au cœur de nos enjeux éthiques.

De quoi vous inspirer avec des solutions concrètes pour votre activité professionnelle.

Ce trimestre, on plonge dans l’accessibilité et l’inclusion sur le web. On mène l’enquête pendant trois mois pour creuser et approfondir les différents enjeux sur le sujet.

Qu’est ce qu’on a tiré de ces échanges ?

Qu’est ce qu’on va appliquer concrètement à l’agence ?

Qu’est ce que vous pourriez mettre en place dans votre activité ?

On vous laisse découvrir tout ça dans cette série de cinq épisodes sur l’accessibilité et l’inclusion web. On espère qu’elle vous sera utile pour rendre vos pratiques professionnelles et numériques plus inclusives.

 

Les conclusions de notre enquête sur l’accessibilité et l’inclusion web

Lili [00:00:49]

Après trois mois d’enquête et quatre épisodes, nous y voyons beaucoup plus clair sur les enjeux de l’accessibilité et l’inclusion.

Au fil des podcasts, nos cinq intervenants et intervenantes nous ont partagé leurs expériences, motivations, connaissances, et surtout leurs précieux conseils. Leurs interventions étaient très constructives pour nous et enrichissantes pour nos méthodes.

Comme annoncé, ces échanges nous ont permis de définir un plan d’action pour l’agence.

L’objectif : optimiser nos savoir-faire et pratiques pour être plus accessibles, [inclusives] et inclusifs.

Dans ce dernier épisode de la série, j’échange avec Angèle, notre chargée de projet, sur les golden tips de nos intervenants et intervenantes, mais aussi et surtout, sur nos actions concrètes à venir. De quoi vous donner des idées ou vous informer sur ce qui peut être mis en place pour optimiser l’accessibilité et l’inclusion dans vos activités professionnelles.

Vous êtes bien installés [et installées] ?

Alors c’est parti ! Plongez avec nous dans la concrétisation de notre première enquête.

 

Les conseils de nos intervenants et intervenantes

Lili [00:01:52]

Pour bien commencer cet épisode, on a demandé à nos intervenants et intervenantes habituelles leurs conseils ultimes pour plus d’accessibilité et d’inclusion.

Ils nous ont tous et toutes donné leur golden tips pour vous aider à vous lancer.

Natacha, de Product for Good, recommande par exemple d’avancer étape par étape. L’essentiel, c’est de se lancer, de tenter. Il faut surtout accepter le fait qu’on ne peut pas être parfait [ou parfaite] dès le début. Il vaut mieux faire des efforts sur la durée pour atteindre ses objectifs, plutôt que concentrer ses efforts au début, et d’espérer que tout se passera bien.

Fernando, quant à lui, recommande de consulter les ressources et référentiels. On en a partagé beaucoup dans les épisodes précédents. Et il est important de se baser sur ces référentiels et ses ressources pour avancer de la meilleure des façons.

Julie, la Lutine du Web, recommande, elle, de se faire former par des personnes compétentes. Ce qui nous permettra de comprendre les règles et les référentiels qu’on applique.

Chloé, qui est formatrice certifiée Opquast, recommande elle aussi de se faire former et de s’informer à titre personnel également. Il est aussi très important pour elle d’intégrer le fait qu’il n’y a pas de solution miracle, que ça demande des efforts sur le long terme.

Et enfin, Nicolas recommande de ne pas perdre de vue les utilisateurs et utilisatrices et leurs usages spécifiques. Il faut vraiment être à leur écoute et leur donner la parole dans le cadre de tests, par exemple.

Et sans plus tarder, je laisse la parole à Angèle pour nous dire ce qu’elle pense de ces golden tips.

 

Angèle [00:03:22]

Tout d’abord, moi, je voulais encore une fois, tu l’as déjà fait, mais remercier vraiment très chaleureusement toutes les intervenantes et les intervenants qui ont participé à tout ça.

Nous, du point de vue Hippocampe, c’est très enrichissant, c’est très précieux. Et de mon côté, je suis déjà très sensibilisée à l’accessibilité.

J’avais déjà beaucoup commencé à me former avant d’arriver chez Hippocampe. Et je pense que ça peut participer à booster les équipes, à motiver mes collègues, que ce soit au niveau développement, au niveau design, au niveau communication.

Moi, je comptais pas arriver toute seule, et puis essayer de répandre un message.

Au contraire, je suis arrivée dans une équipe déjà très impliquée et très motivée, qui avait déjà toutes ces démarches en route. Donc c’est vraiment très agréable.

Et puis là, d’avoir tous vos conseils, tous les conseils qui ont été donnés, qui sont des conseils professionnels, qui sont des conseils avisés, qui sont des conseils des personnes concernées…

Moi, évidemment, je ne peux qu’être mille fois d’accord. Je n’ai même pas à être d’accord, je n’ai pas mon avis à donner là-dessus, en fait.

Je crois que moi, d’un point de vue personnel, ça m’a confortée dans mon idée de m’y mettre à fond.

Dans mon idée qu’aujourd’hui, le Web ne peut être qu’accessible. C’est bon, on avance quoi. Il faut y aller. Il n’y a plus le temps d’attendre.

On a vu les normes d’accessibilité des bâtiments, par exemple. C’est quand même très récent [que] des obligations ont été mises en place. Et encore, tout n’est pas respecté.

Aujourd’hui, tout n’est pas encore terminé.

Alors moi, j’espère grandement que les choses avanceront beaucoup plus vite dans le Web, qu’elles n’ont avancé dans la vie en dehors du Web.

 

Lili [00:05:01]

On constate que toi, par rapport à ton parcours personnel, tu as un peu suivi ce que Chloé recommande, c’est que tu t’es déjà formée toute seule un peu.

Tu t’es informée, tu t’es sensibilisée et tu t’es ouverte à ces problématiques-là.

 

Angèle [00:05:14]

Oui, c’est vrai que dans ma vie perso… En fait, je n’ai pas commencé ma vie professionnelle dans le web.

Ma carrière numérique vient d’une reconversion, et [je considère] ça comme une chance.

J’ai la chance d’avoir en parallèle de tout ça, un parcours militant. Mais militant en globalité.

Militant dans plein de domaines, dont les domaines de l’accessibilité, l’inclusivité. Et naturellement, à travers ma reconversion, j’ai directement pris ce côté-là du Web.

Je me suis dit, il est hors de question que je me forme sans prendre en compte ces problématiques dès le départ. Donc, quand j’ai appris à faire des bouts de code en HTML, CSS, au début, toute seule, j’ai directement pris, entre guillemets, de bons réflexes. De m’informer, d’essayer de comprendre ce qu’il faut faire, d’essayer de comprendre ce qui doit être fait.

Alors, évidemment, de la même manière que me former seule au Web, au bout d’un moment, c’était plus possible.

Et c’est pour ça que j’ai décidé de me professionnaliser et d’attaquer une, encore une fois entre plein de guillemets, vraie formation professionnelle, à temps plein, et d’y consacrer l’énergie suffisante.

Le travail personnel de sensibilisation, de me mettre dedans, de comprendre de quoi on parle, c’est bon, il est fait.

Et maintenant, c’est l’heure aussi de prendre le temps de se former concrètement avec des professionnels [et professionnelles] pour solidifier des bases qui sont déjà bien présentes.

Et du côté de la team Hippo, je pense que tout le travail de sensibilisation et d’implication dans ce projet d’accessibilité, tout ce travail-là, il est fait.

On est pareil [; on en est au même stade de sensibilisation]. Pour moi, pour mes collègues dev, design et compagnie, l’heure de la professionnalisation [à l’accessibilité numérique] est arrivée.

 

Lili [00:06:55]

C’est vrai que tu es tombée vraiment à pic.

On était au début de nos démarches pour plus d’accessibilité et d’inclusion, mais c’est vraiment top d’avoir une personne motivée en plus à nos côtés.

 

Angèle [00:07:06]

Ça ne se voit pas, mais je rougis. [Rires]

 

La concrétisation de notre enquête

Lili [00:07:09]

On le disait, cette enquête nous a aussi permis, du coup, de nous interroger en interne sur ce qu’on pourrait optimiser chez Hippocampe.

Par exemple, au sein du pôle communication, avec Marine et Kody, on a déjà optimisé certaines de nos pratiques dans ce sens.

Pour [celles et] ceux qui nous suivent sur Instagram, on vous a parlé de l’évolution de notre charte graphique.

On s’est aperçu, par rapport aux retours qu’on a eu de nos intervenants et intervenantes, que nos visuels n’étaient pas du tout accessibles. En termes de contraste, notamment. Et donc, on a fait évoluer toutes nos couleurs pour atteindre un ratio de contraste, qui est de 4,5, [ce] qui est plutôt pas mal.

On est assez fières [et fiers] de nous.

Et on a aussi mis en place, comme autre initiative vers plus d’accessibilité au sein du pôle com, des alternatives accessibles pour nos contenus.

Notamment les podcasts qu’on produit. La série sur l’accessibilité et l’inclusion, elle nous a permis de nous lancer dans la joie des retranscriptions.

C’est assez long et contraignant, mais ça nous fait très plaisir que ça puisse être accessible pour toutes et tous.

Et on a aussi fait évoluer notre lecteur [de podcast] pour mettre à disposition le fichier MP3, qui permet une meilleure prise en main de l’audio avec une liseuse, par exemple.

Évidemment, on peut encore s’améliorer. On peut toujours s’améliorer. Et on a de nombreux défis à relever encore.

Le prochain défi pour le pôle communication, ce serait d’avoir à disposition [tous] les contenus audiovisuels de manière accessible.

C’est déjà possible sur le site Web, via des balises alt, mais aussi sur les réseaux sociaux avec l’alternative texte.

Mais en fait, il y a une limite de caractères sur ces alternatives texte. Et dans le cadre de visuels et de contenus, comme par exemple le quizz sur plusieurs slides, avec beaucoup de contenu qui sont dans les visuels, on n’a pas encore vraiment trouvé d’alternatives qui nous conviennent.

Mais on sait que c’est possible de mettre le contenu qui apparaît dans les visuels, par exemple en description, en commentaire, ou même de changer complètement les visuels.

Donc ça, c’est un travail qui est en cours, qu’on va continuer à mener pour optimiser toujours et encore.

Et évidemment, on est ouverts et ouvertes à toutes suggestions pour optimiser encore notre communication dans ce sens.

Angèle, peut-être que tu peux nous parler un peu de ce qu’on envisage au sein des autres pôles de l’agence, en termes d’accessibilité et d’inclusion. 

 

Angèle [00:09:24]

Alors, je vais parler principalement au niveau développement web.

Évidemment, je sais que ce que je vais dire là, on est dans un idéal, et que les choses doivent se faire nécessairement petit à petit. Il y a des compétences techniques à acquérir. Il y a des choses [pour lesquelles] ça va être très simple.

[Comme] de faire grandement attention à remplir correctement nos attributs alt sur les sites qu’on va développer. Par contre, l’utilisation des technologies Aria, etc… Ça peut demander un temps un peu plus long.

Quoi qu’il en soit, moi, ce que j’aimerais vraiment pour Hippocampe, c’est déjà, en fait, qu’on considère que l’accessibilité, c’est la base.

C’est pas quelque chose en plus.

Je me souviens qu’une fois, j’en ai discuté avec un collègue. J’ai dit « mais en fait, moi, demain, je vais acheter des chaussures. Quand je vais acheter mes chaussures, j’attends qu’il y ait des lacets à mes chaussures.

C’est normal, c’est la base.

J’achète des chaussures, il y a des lacets avec. Je vais pas demander au vendeur de mettre des lacets en plus. Le vendeur, il va me les mettre de base.

Eh bien moi, l’accessibilité, c’est pareil. » J’ai un client qui vient me demander un site.

L’accessibilité, c’est fourni avec. C’est dans le lot. C’est comme ça, c’est normal. Ça doit faire partie du projet. 

Évidemment que c’est bisounours, c’est idéaliste, tout ce qu’on veut…

Évidemment que mes collègues, derrière, qui sont chargés de respecter des deadline, qui sont chargés de dev et compagnie, vont me dire « mais Angèle, qu’est-ce que tu nous demande là ? »

Je sais que ça prend du temps. Je sais que ça prend des compétences. Je sais que dans un projet, si ça ne représente pas une ligne financière, c’est que ça représente une ligne de temps pour l’équipe.

Mais c’est dans cet esprit-là que j’ai envie qu’on continue à avancer.

 

Lili [00:11:00]

Donc, pour résumer un peu cette vision, l’objectif final, ce serait vraiment que l’on tende à normaliser l’accessibilité dans tous nos projets et qu’on garantisse ainsi une qualité Web pour toutes et tous.

 

Angèle [00:11:13]

Exactement, c’est exactement ça.

Évidemment, je sais très bien qu’on n’attendra pas comme ça dès demain, un 100% au RGAA, par exemple.

Mais j’ai envie que naturellement, on y tende. Et c’est en mettant en place des réflexes, des habitudes, que nos projets vont continuellement s’améliorer.

Et que, ce qui aujourd’hui nous paraît contraignant et long à mettre en place, demain, ce sera automatique de notre part. Et qu’on puisse, comme ça, grandir en continuant d’avancer dans les différentes technologies, les différents dispositifs à mettre en place.

Et évidemment, les sites qu’on développe pour nos clients ne sont pas forcément des sites de grosses administrations françaises.

On n’a pas encore le site des impôts, par exemple, mais peut-être que demain, on l’aura.

Et évidemment, on a conscience qu’il y a des sites qui, de par leur utilité, doivent être plus accessibles, entre guillemets, que d’autres.

Évidemment, l’avenir idéal, c’est tous les sites accessibles. Mais on sait qu’il y aura des priorités. Et puis, de ce que j’ai retenu, en écoutant attentivement les podcasts enregistrés, c’est de faire attention que, notamment, la page [soit] accessible, le site [soit] accessible, OK.

Mais il faut que toute la démarche soit accessible.

Et si, sur un site internet, j’utilise un plugin, j’utilise un embed, j’utilise une autre technologie qui ne dépend pas de nous, mais qui est utilisée sur notre site, il faut que je vérifie l’accessibilité de cette démarche. Sur un paiement carte bleue, par exemple.

Si, moi, tout le parcours que je développe est accessible, mais qu’au moment de la carte bleue, c’est quelque chose qui est développé par une autre société que j’utilise, il faut que je sois en mesure de vérifier l’accessibilité de cette partie-là.

Donc c’est vraiment…

 

Lili [00:13:04]

Aller au fond des choses, quoi.

 

Angèle [00:13:05]

C’est [ça :] aller au fond des choses.

Et puis, j’ai l’impression que… Je sais qu’on va se heurter à des frustrations. Parce que je sais que, parfois, on n’aura plus les outils en main.

Ce sera plus de notre ressort. Ce sera à l’autre société de faire son travail de son côté.

Et voilà, je pense sincèrement que c’est à travers un effort collectif de sensibilisation dans les équipes, que les énergies se mettront à circuler. Et puis que chacun de notre côté, on va pouvoir faire en sorte d’avoir un Web global, connecté, accessible, inclusif, efficace.

 

Lili [00:13:37]

Et donc, si on devait résumer concrètement ce qu’on pourrait mettre en place à l’agence pour plus d’accessibilité et d’inclusion, dans les semaines et mois à venir, il y aurait la dimension de formation.

Former tous les pôles et tous les membres, toutes les parties prenantes de l’agence pour un effort commun conséquent, et avec des vraies retombées qui fonctionnent.

On pourra aussi éventuellement établir une liste de fonctionnalités accessibles qui pourraient être intégrées à nos projets. Et ce, dès la base. Donc ça, ça s’adresse plus peut-être aux développeurs.

Il y a aussi, par rapport à nos offres, tu le disais, [le fait] que l’accessibilité soit une norme. Et que, du coup, on accorde notre discours auprès des clients et aussi dans nos offres.

 

Angèle [00:14:27]

Oui, complètement, complètement.

Qu’on puisse avoir, nous, ce discours directement auprès du client. Même si la demande ne vient pas du client.

Et il va falloir que nous, on soit en capacité d’argumenter clairement, posément.

Ne pas donner au client l’impression de leur retirer leur projet des mains, mais de leur expliquer que ce sera largement en leur faveur aussi d’avoir cette accessibilité-là mise en place sur leur site.

 

Lili [00:14:54]

Pour toutes les raisons que l’on a évoquées dans les épisodes précédents.

 

Angèle [00:14:57]

Oui, tout à fait.

Que ce soit un engagement, ou que ce soit pour des raisons financières…

Quelle que soit la raison, la chute sera la bonne.

 

Lili [00:15:08]

Il y a aussi une grosse tâche à venir, dans le cadre de la refonte de notre site.

C’est que là, on tend vers un objectif qui est plutôt très ambitieux et très altruiste.

Mais on a conscience que pour l’instant, on est loin d’être parfaits [et parfaites]. Et qu’on a encore beaucoup de travail, à commencer par notre site actuel, qui doit être revu et optimisé pour qu’il soit accessible.

Ça, on en a conscience aussi.

Après, il y a autre chose dont on a conscience. C’est qu’il faut rester objectif [et objective], et que, malgré notre enthousiasme, on a conscience qu’il y a des limites, des difficultés, et que c’est un réel défi à relever.

On sait que ça ne va pas se faire du jour au lendemain, tu le disais, et que ça va demander beaucoup d’efforts.

 

Angèle [00:15:50]

Oui, ça va demander un effort. Mais l’effort, ça ne va pas être de le faire.

Ça va être de s’y mettre.

Je n’ai pas envie de faire circuler le message comme quoi c’est facile, il suffit de le faire, ça ne prend pas de temps, « mais non, c’est normal »…

Non, parce qu’on a conscience de la réalité du terrain.

 

Lili [00:16:05]

Et que ça demande un vrai investissement, de temps et d’argent, de personnes.

 

Angèle [00:16:09]

Mais à l’inverse, je n’ai pas non plus envie de faire paraître l’accessibilité comme une contrainte énorme pour les équipes.

Non. Il faut que ce soit fait en bonne intelligence.

Déjà, il faut faire comprendre l’intérêt de tout ça, tant aux clients qu’aux équipes. Et de là, on aura gagné beaucoup de choses.

C’est [donc] trouver un juste milieu.

C’est-à-dire qu’il ne va pas falloir commencer avec des énormes check-lists. Je sais qu’il va falloir adapter les points que tu [évoquais] tout à l’heure.

Déjà, établir une première liste, qu’on va augmenter au fur et à mesure.

Et oui, c’est comme ça qu’on va y arriver. L’intention y est. Et ça va aller en s’améliorant.

Je sais que ça ne va aller qu’en s’améliorant.

 

Lili [00:16:51]

On revient un peu sur le conseil de Natacha, qui disait qu’il faut prendre ça comme une démarche qu’on attaque petit à petit.

Que l’essentiel, c’est de se lancer et de faire de son mieux.

Qu’on ne peut pas être parfait [et parfaite] du jour au lendemain.

Mais que c’est un effort collectif, où chacun [et chacune] doit s’investir à la hauteur de ses moyens. Et que si on fait les efforts tous ensemble, dans le cadre de notre agence, en tout cas, ça ne peut que mener à quelque chose de bien.

 

Angèle [00:17:16]

Oui. Et puis, tu disais que l’on ne pourra pas être parfait du jour au lendemain, mais on ne pourra pas être parfait, en fait, jamais.

Parce que parfois, je sais qu’il y a des handicaps qui sont contradictoires en termes d’accessibilité.

Une personne malvoyante qui utilise le site Internet sans utiliser de liseuse va avoir besoin d’un contraste élevé.

Une personne qui a des troubles de l’attention, une personne autiste ou autre, va peut-être avoir besoin de contrastes moins élevés.

Et donc, on ne peut pas faire les deux à la fois. Donc, comment est-ce qu’on choisit ?

Il y a des sites internet qui permettent de régler les contrastes ou autres.

Mais voilà, c’est toujours être en questionnement, toujours être au courant. Et pour être plus proche des besoins des utilisateurs concernés, le mieux ça reste, comme l’ont conseillé plusieurs des intervenants [et intervenantes], de s’adresser directement à ces publics-là.

Donc, je sais bien qu’aujourd’hui, on ne soumet pas à des tests, avec des personnes concernées, tous nos sites.

On les soumet à des tests utilisateurs, d’utilisateurs qui ne sont pas concernés par ces problématiques d’accessibilité.

Il faut qu’à l’avenir, on s’y attèle et qu’on trouve une façon de faire en sorte d’avoir des [testeuses et des] testeurs qui sont concernés par ce qu’on a envie de mettre en place. Pour être au plus proche de leurs besoins.

Donc ça ne sera pas uniquement que par des tests en live.

Ce sera aussi par des lectures. Ce sera par des recueils de témoignages. Ce sera en continuant à s’informer et à faire de la veille. Et ça, ça va être mon boulot.

Et je sais que là, toutes nos intervenantes, tous nos intervenants, donnent des conférences, donnent des interviews, sont dans des podcasts… Et la plupart des intervenants, je les connaissais déjà parce qu’ils ont une présence sur le web qui est déjà très, très forte.

Et c’est grâce à tous ces contenus, tout ce travail, qu’on va réussir à faire évoluer les choses en prenant en compte les vrais besoins.

Pas juste en disant « on fait des choses », mais que derrière, ça ne soit pas du tout cohérent avec la réalité.

 

Lili [00:19:20]

C’est vrai qu’il y a toute une dimension d’informer, de sensibiliser nos prospects, nos clients, nos communautés. Et ça, c’est un peu chacun [et chacune] qui peut le faire.

L’étape 1, c’est de s’informer soi-même. Peut-être même aller jusqu’à se faire former.

C’est très recommandé, comme le disaient nos intervenants et intervenantes.

Et que, dans un second temps, ce qui est aussi essentiel, et ce qui peut vraiment faire la différence, c’est de s’investir nous aussi en tant qu’alliés [et alliées]. Pour porter le message, qui n’est peut-être pas dans nos besoins directement à nous, mais qui peut faciliter la vie et aider beaucoup de gens.

Et ça aussi, c’est dans notre travail à nous, au sein du pôle communication.

Par exemple, une des missions auxquelles on s’attache [c’est] d’informer et de sensibiliser la communauté. 

 

Angèle [00:20:02]

C’est notre boulot d’allié, dans plein de choses.

Je sais que moi, par exemple, l’une des premières barrières à laquelle je me heurte, c’est un client qui va me demander un site sur lequel il y a un formulaire d’inscription auquel je m’inscris.

Nom, prénom, genre : « monsieur, madame ».

Voilà. Déjà, là, on a un blocage.

Et pour faire passer ça auprès d’un client… Il faut être sûr de ses arguments. Il faut être renseigné, il faut savoir de quoi on parle. Et donc, je ne sais pas si j’ose dire, malheureusement, mais la plupart des clients ne vont pas, pour l’instant, encore aujourd’hui, être sensibles à ça.

On a des très grosses compagnies aujourd’hui, ça y est, c’est en place. C’est fait. Ça vient souvent des Etats-Unis, on le sait. Et ça se met [en place] au fur et à mesure, petit à petit.

Mais c’est par une information en continu, par une application en continu, même en dehors de notre travail, en étant à l’écoute, en étant sensible à tout cet univers-là, qu’on pourra retranscrire ça dans notre travail.

 

Lili [00:21:00]

Oui, ça demande de la déconstruction, qui vient aussi d’une initiative personnelle.

Même si on n’est pas directement touché [ou touchée] par ce type de discrimination, il ne tient qu’à nous de mettre nos pronoms sur LinkedIn, par exemple.

Pour que ça devienne la norme et que la norme évolue.

Et que l’accessibilité soit la norme de la conception, de même que les questions de genre soient la norme chez tout le monde. Et que ce soit OK, et pas bizarre, et pas discriminant d’affirmer un genre ou l’autre.

 

Angèle [00:21:30]

Complètement, comme tu le dis.

Et puis, c’est vrai qu’on a beaucoup entendu ce terme de déconstruction depuis quelques années.

Je suis d’accord, déconstruisons les monolithes qui existaient avant. Les normes et les choses qui ne sont plus du tout de rigueur, et qui, aujourd’hui, nécessitent un regard nouveau.

Mais n’oublions pas de reconstruire une fois qu’on a déconstruit.

Reconstruisons des bases saines, reconstruisons des choses, ne laissons pas les choses déconstruites. Parfois, on déconstruit des choses, on se dit « ah ben alors j’ai déconstruit, c’était plutôt bien fichu.

Je vais refaire, je vais en garder quand même une bonne partie. » Pour garder le meilleur. Ça demande un travail.

Voilà et après, derrière, on reconstruit avec de plus jolies bases.

 

Lili [00:22:12]

C’est ça. Déconstruire pour reconstruire des fondations accessibles, inclusives, saines, solides.

Merci beaucoup Angèle.

 

Angèle [00:22:21]

Eh bien merci.

 

Lili [00:22:22]

Est-ce que tu as envie de rajouter un petit truc ?

 

Angèle [00:22:24]

Non, parce que je pense que les personnes qui ont été à ton micro précédemment ont vraiment bien ratissé le terrain.

Et si vous avez encore des questions, eh bien réécoutez les podcasts, réécoutez les premières interviews, écoutez les autres contenus que les intervenants et les intervenants ont pu produire partout ailleurs.

Moi, j’ai rien d’autre à ajouter.

Et je suis très heureuse d’intégrer l’équipe Hippocampe, qui fait tout ce travail qui me tient personnellement à cœur. Et je pense vraiment qu’on va pouvoir faire des jolis projets à l’avenir là-dessus.

 

Lili [00:23:00]

On est ravis [et ravies] de t’accueillir et d’avoir un cerveau, un gros cerveau en plus dans ces démarches.

Et puis, n’hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux pour suivre l’évolution de nos démarches accessibles et inclusives, principalement Instagram [mais aussi LinkedIn].

On va vous tenir au courant en story des évolutions à venir. Et on espère que ça va vous inspirer et qu’on va [toutes et] tous s’investir pour plus d’accessibilité et d’inclusion.

 

Conclusion

Lili [00:23:28]

Notre série sur l’accessibilité et l’inclusion numérique touche à sa fin.

Pour résumer cet épisode de conclusion et rendre notre enquête encore plus concrète, on vous a exposé les actions à venir à l’agence.

Angèle se projette dans un objectif ambitieux et représentatif de notre volonté d’aller plus loin et de faire mieux: normaliser l’accessibilité dans nos projets web et notre présence numérique.

Voici six axes concrets d’amélioration qu’on envisage pour tendre vers cet idéal :

  • Former notre équipe auprès d’un organisme agréé comme Access 42.
  • Rendre notre site web accessible.
  • Établir une liste de fonctionnalités accessibles à intégrer de base à nos projets, au même titre que la sécurité.
  • Accorder notre discours auprès de nos clients et dans nos offres. Continuer à sensibiliser et informer nos clients, nos prospects et notre communauté.
  • Et enfin, se creuser la tête pour trouver des alternatives accessibles à tous nos contenus sur les réseaux sociaux. Malgré les fonctionnalités limitées de certaines plateformes. Angèle nous a préparé un complément d’information plus technique.

Vous pouvez le retrouver dans notre article de blog dédié, dans l’encart « bonus pour les dev et fans de technique », juste avant la retranscription du podcast.

Bref, en tout cas, vous l’avez compris, pour nous, c’est cap sur l’accessibilité et l’inclusion pour 2022 et les années à venir.

Et vous ?

On vous embarque ?

 

Lili [00:24:51]

Ce cinquième et dernier épisode clôt notre enquête sur l’accessibilité et l’inclusion numérique.

La prochaine débutera d’ici quelques semaines et portera sur la pollution numérique. Un autre sujet fondamental pour rendre le web plus éthique.

Pendant trois mois, nous mènerons l’enquête auprès d’experts et d’experts.

Notre objectif : découvrir comment s’investir à notre niveau pour rendre nos sites web et nos actions sur internet plus écoresponsables.

A très vite !

 

 

Et la suite ? 

Notre prochaine enquête éthique ! Le sujet ? La pollution numérique.

C’est une initiative que l’on veut aussi mettre en place dans le cadre de notre transition éthique. Pour faire des sites internet plus écoresponsables.

Restez en contact ! On se retrouve dans quelques semaines.

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