Usages numériques et terminaux

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Publié le 24 novembre 2022

Dans ce troisième résumé, on reprend les conseils de nos experts et expertes pour réduire l’empreinte du numérique. Tant au niveau usages, pratiques et consommation. Simple curieux et curieuse ou très intéressé et intéressée par cette problématique, vous êtes au bon endroit ! Découvrez les actions que vous pouvez mettre en place à votre échelle.

 

Dans le cadre de notre enquête sur le numérique écoresponsable, on s’est interrogées sur les bonnes pratiques à mettre en place.

Notamment celles ayant le plus d’impact côté réduction de notre empreinte numérique.

Chez Hippocampe, on aime le concret et le pratique. Dans cet épisode, on a donc demandé à nos experts et expertes leurs conseils actionnables rapidement pour passer à l’action.

Des conseils à mettre en place au fur et à mesure dans votre planning.

L’idée, c’est d’y aller étape par étape. Une manière de faire que l’on apprécie tout particulièrement à l’agence, car elle encourage le passage à l’acte, sans les frustrations !

Merci encore aux experts et expertes qui ont partagé tous ces conseils dans notre série de podcasts :

  • Tristan Nitot, animateur du podcast l’Octet Vert et entrepreneur
  • Christophe Clouzeau, Expert green UX et éco-conception numérique chez Temesis
  • Margo Chaillou, co-fondatrice et CEO de Improved Impact
  • Ferréole Lespinasse, consultante en sobriété éditoriale, refonte de site internet, rédaction et production de contenus
  • Agnès Crepet, head of software longevity et IT pour Fairphone
  • Anne Rabot, experte Green IT, directrice RSE et relation client de Resilio
  • Richard Hanna, chargé de mission numérique écoresponsable à la DINUM et co-animateur technologie
  • Florian Doyen, fondateur de “Challenge for earth”, animateur fresque du climat et conseiller environnemental
  • Murielle Timsit, consultante indépendante en sobriété et responsabilité numérique

 

Plan du résumé 

Les usages numériques éco-responsables

  1. Les vidéos et le streaming
  2. Les e-mails
  3. La connexion
  4. La visioconférence
  5. Le Cloud
  6. Les réseaux sociaux

La gestion responsable de vos terminaux

  1. Terminal et analyse du cycle de vie
  2. Chouchoutez et réparez vos appareils
  3. Comment savoir si vous devez remplacer votre équipement ?
  4. 3 étapes pour choisir un appareil durable
  5. L’acquisition : achat neuf, reconditionné ou location ?
  6. Recyclez votre ancien équipement

L’obsolescence programmée

  1. L’obsolescence fonctionnelle
  2. L’obsolescence logicielle
  3. L’obsolescence esthétique

Conclusion

 


Les usages numériques éco-responsables

Si vous êtes ici, vous utilisez des services numériques. Notre blog entre autre. Vous avez donc votre rôle à jouer dans la réduction de l’empreinte environnementale du numérique.

Un rôle qu’il devient d’ailleurs urgent d’assumer. Vous avez sûrement vu passer le sixième rapport du GIEC, paru cette année 2022. Nous avons trois ans pour réagir et diminuer drastiquement notre empreinte carbone.

Vu l’ampleur du secteur numérique, c’est un bon levier à actionner.

On a donc répertorié les actions que vous pouvez dès à présent mettre en place.

Surtout les actions liées aux terminaux, puisque c’est ce qui pollue le plus ! Nous y reviendrons dans ce résumé, patience !

 

Les vidéos et le streaming

Pour commencer, parlons d’une pratique qui réunit plusieurs centaines de millions d’utilisateurs et utilisatrices : le streaming de vidéos !

Le streaming produit autant de CO2 que l’Espagne. Donc c’est vraiment considérable et ça mérite que l’on fasse le maximum pour réduire cet impact massif sur l’environnement.

C’est d’ailleurs plutôt facile.

Il suffit d’en visionner moins. Tadam ! Simple, mais rudement efficace.

Cela veut dire vous interroger sur votre consommation actuelle de streaming.

Avez-vous besoin de passer 3 heures derrière votre écran à “binge watcher” votre dernière série ?

A la place, vous pourriez peut-être prendre ce temps pour lire, apprendre quelque chose, faire du sport, voir des amies et amis, vous reposer, méditer… Bref, tout plein d’activités meilleures pour la planète et votre développement personnel.

Sinon, pour les petits instants qu’il vous reste derrière vos écrans, on vous conseille de regarder vos séries en streaming, au lieu de les télécharger en ultra haute qualité.

On va dire que c’est plus tolérable !

Par la même occasion, vous pouvez réduire la qualité de visionnage ou de téléchargement. Si vous n’avez vraiment, mais alors vraiment pas d’autre choix que de télécharger. On ne voit souvent même pas la différence.

Surtout quand c’est pour écouter de la musique, autant mettre le clip dans la plus basse qualité. D’ailleurs, privilégiez des supports audio, plutôt que vidéo dans ce cas. Ça consomme quand même moins.

Tant qu’on parle de vidéos, parlons écrans. Évitez à tout prix la 4K pour vos écrans. Car c’est hyper consommateur à la fabrication, mais aussi à l’usage. Donc non merci la télé avec écran 4K. D’ailleurs qui a besoin de télé aujourd’hui ? 🤪

 

Les e-mails

Les e-mails sont aussi un levier très intéressant et facile pour réduire l’impact de vos pratiques numériques.

Vous pouvez commencer par éviter le bouton “répondre à tous”. Envoyez vos e-mails uniquement aux personnes concernées, plutôt qu’à toute votre hiérarchie.

Chaque destinataire reçoit une copie qui est stockée sur sa messagerie. Donc cela amplifie l’empreinte sur l’environnement.

Pensez donc à faire le ménage de temps en temps. Supprimez les mails lus et inutiles. Surtout ceux avec des grosses pièces jointes. N’oubliez pas de regarder aussi du côté de vos spams.

Vous pouvez aussi envoyer des liens de téléchargement plutôt que des pièces jointes. Idéalement en copie unique viaFilevert.

Et puis évidemment, désinscrivez-vous des newsletters que vous ne lisez pas. Au revoir la pollution inutile et la charge mentale !

 

La connexion

On n’y pense pas forcément, mais c’est un incontournable : optimisez vos pratiques en termes de connexion.

Le Wi-Fi consomme moins ! Elle est toujours à privilégier par rapport à la 4G, aussi bien sur mobile que sur PC.

Surtout lorsque vous effectuez des actions qui consomment beaucoup de données. Comme les appels en visio, par exemple.

Donc dès que vous en avez l’occasion, demandez le mot de passe du Wi-Fi !

 

La visioconférence

On vous conseille de la limiter au maximum. Certes, elle réduit la pollution liée aux déplacements physiques. Mais la visio a aussi un sacré impact sur l’environnement.

Alors autant la limiter au strict nécessaire.

Vous pouvez, par exemple, passer les 10 premières minutes de votre réunion d’équipe en visio, histoire de voir tout le monde. Ça fait toujours plaisir. Et hop, vous éteignez ensuite vos caméras pour la suite de la réunion.

Vous pouvez aussi remplacer certaines réunions, notamment les « 1 à 1 », par des appels téléphoniques.

Bref, l’idée c’est de répondre tout de même à vos besoins et ceux de votre équipe, en pensant aussi à ceux de la planète.

 

Le Cloud

Une autre pratique à revoir : notre rapport au cloud. Cet endroit où sont stockées vos données informatiques et auxquelles vous pouvez accéder à distance, grâce à internet.

On doit le reconnaître, c’est très pratique et il est difficile de s’en passer. Surtout lorsque l’on collabore à distance.

Pourtant, ça induit un stockage énorme, donc pas mal de pollution. Parfois les données sont même dupliquées jusqu’à 3 à 10 fois !

Alors comment l’utiliser de manière plus raisonnée, modérée et maîtrisée ?

Voici quelques pistes :

  • Faire le tri de temps en temps, idéalement avant de transférer vos données sur votre cloud,
  • Enregistrer les documents qui pourront être supprimés dans un dossier avec la date de l’échéance pour faciliter le tri,
  • Privilégier les clouds partagés avec une fonctionnalité pour modifier les fichiers pour éviter de les télécharger à plusieurs endroits,

 

D’ailleurs, c’est aussi l’occasion pour faire du ménage sur votre disque dur. Pendant que vous y êtes !

 

Les réseaux sociaux

Ah les réseaux sociaux ! Nous vivons à une époque où il est difficile de s’en passer.

Beaucoup de gens sont même totalement addicts. Ce qui est terrible d’un point de vue santé et environnement. Car qui dit plus de temps passé sur les réseaux, dit plus de pollution.

Ce que vous pouvez faire, de la manière la plus douce à la plus extrême :

  • Réfléchir à l’utilisation de vos réseaux. Avez besoin de publier absolument tous les jours ? Les contenus que vous partagez sont-ils vraiment utiles (coucou les vidéos drôles et les chats) ?
  • Mettre une alarme ou une limite de temps sur vos plateformes pour contrôler le temps que vous passez dessus,
  • Utiliser une boîte verrouillée avec une limite de temps ; vous placez votre téléphone dedans et vous ne pouvez le ressortir que lorsque le temps imparti est écoulé. Radical, mais très efficace.
  • Supprimer les applications Instagram, Facebook, etc de votre téléphone. Comme ça, vous ne vous y connectez qu’avec votre ordinateur.
  • Supprimer vos profils, tout simplement. La mesure la plus extrême. Il faut donc vraiment être prêt ou prête à le faire. De plus en plus de personnes passent le cap !

 

D’ailleurs, vous pouvez supprimer vos comptes (réseaux sociaux, mais aussi logiciels), selon l’éthique de ces derniers.

Vous pouvez, par exemple, supprimer votre compte Google et passer à Infomaniak. Alors oui, Google, c’est vraiment très pratique. Mais côté éthique, on n’y est pas encore.

En tout cas pour commencer, cherchez des alternatives au maximum et n’utilisez ces outils qu’en dernier recours. Par exemple, après quelques recherches infructueuses sur Ecosia, vous pouvez tenter sur Google.

 

La gestion responsable de vos terminaux

Ça fait beaucoup d’informations, surtout quand vous débutez sur le sujet.

On vous propose au moins une action sur laquelle vous concentrer. Une action qui vous permettra d’avoir un maximum d’impact avec un seul effort : l’utilisation et notamment le renouvellement de vos terminaux.

Les terminaux, c’est le secteur du numérique le plus polluant. Leur fabrication notamment.

On vous donne des astuces pour bien vous occuper de vos terminaux et bien les choisir, si vous devez absolument les renouveler.

 

Vous avez besoin de clarifier cette problématique ?

Écoutez le premier épisode de notre série sur le numérique écoresponsable ou (re)lisez le résumé de ce premier épisode sur les enjeux du numérique.

 

Terminal et analyse du cycle de vie

Avant d’aller plus loin, commençons par la définition des terminaux donnée par Florian Doyen :

“C’est ce qui vous permet de vous connecter à Internet et d’utiliser un service numérique. Donc ça va être par exemple un smartphone ou bien une télévision connectée. Elles sont presque toutes connectées aujourd’hui. Ou bien un PC portable, une console de jeu, un PC de bureau. Et évidemment, tous les écrans qui vont avec.”

 

Ensuite vous devez savoir quels critères sont utilisés pour définir ce qui pollue le plus dans les terminaux.

L’iNUM 2020 de GreenIT.fr a analysé en détail les différents impacts des terminaux sur l’environnement.

Quatre facteurs ont été identifiés pour ce calcul :

  • les dépenses en énergie,
  • les émissions de gaz à effet de serre,
  • l’eau utilisée,
  • l’utilisation des ressources, type minerais, terre excavée.

Ils ont réparti ces impacts en fonction :

  • du cycle de vie des terminaux :
    • fabrication,
    • utilisation,
    • réparation,
    • fin de vie et recyclage.
  • et des tiers :
    • les terminaux utilisés par les utilisateurs,
    • les réseaux qui relient les utilisateurs entre eux et aux centres informatiques,
    • les centres informatiques (data centers) qui hébergent des serveurs.

 

Ce qui ressort de cette analyse ?

 

Ce sont les terminaux et leur fabrication qui polluent le plus.

 

 

C’est donc nous, utilisateurs et utilisatrices qui polluons le plus. Surtout si on renouvelle fréquemment nos équipements et qu’on en possède beaucoup.

Notons tout de même une chose. Pour ce qui est de la consommation d’énergie, les impacts de la fabrication et de l’utilisation se rejoignent.

Cela dit, l’étude a été réalisée en France. Dans un pays avec une énergie peu carbonée. Cela veut dire que dans d’autres pays, comme l’Allemagne ou la Pologne, l’impact environnemental serait plus élevé côté utilisation de l’équipement.

Morale de l’histoire : privilégiez des serveurs hébergés dans des pays avec une énergie bas carbone, comme en France ou dans les pays scandinaves.

Et surtout, faites durer vos terminaux le plus longtemps possible pour réduire la fréquence d’achat de terminaux neufs.

Ça tombe bien, on vous explique la marche à suivre.

Pour plus de détails sur les chiffres…

On vous invite à consulter l’étude iNUM 2020 de GreenIT.fr ou le rapport annuel de l’ARCEP sorti fin 2020. Ou encore l’article de Tristan Nitot qui en parle en long en large et en travers : « Numérique et climat : se focaliser sur ce qui est important »

 

 

Chouchoutez et réparez vos appareils

Avant de parler d’acquisition ou d’achat, il faut prendre soin de vos appareils connectés. C’est la base pour en changer le moins possible.

Ça passe par des petits gestes très simples :

  • Mettre une coque et un écran de protection sur votre mobile ou votre tablette,
  • Ne pas leur faire faire de sauts périlleux et autres figures du style, bref réduire les risques de chute,
  • Ne pas laisser vos appareils en charge quand ils sont à 100% de batterie,
  • Éviter de décharger vos appareils à moins de 30% et surtout éviter de les laisser à 0%, ça explose votre batterie

Si votre appareil est endommagé, pensez d’abord réparation avant d’envisager un rachat.

Changez toutes les pièces s’il le faut : le disque dur, la RAM, la batterie…

Ajoutez des barrettes de mémoire, plutôt que d’acheter un nouveau terminal avec une plus grande mémoire.

Il y a toujours des solutions pour garder vos appareils vieillissants à l’ordre du jour. Encore plus, quand on sait qu’il y a maintenant des fonds de réparation.

Pour le faire réparer vous pouvez :

  • Vous rendre dans un repair shop. On en trouve dans chaque ville de taille moyenne.
  • Renvoyez votre appareil au constructeur, si ce dernier propose l’option.

 

Comment savoir si vous devez remplacer votre équipement ?

Vous pensez que malgré tout, vous devez acheter un terminal. Minute ! Encore une étape à passer et vous pourrez peut-être en changer.

Avant de passer à l’achat d’un nouvel appareil, posez-vous ces questions :

En avez-vous vraiment besoin ? Pourquoi voulez-vous changer de terminal ? Est-ce uniquement pour suivre une tendance ou parce que l’écran de votre téléphone ne tient plus qu’avec un scotch (prouesse réalisée pendant quelques mois par Marine) ?

  • Si votre téléphone est fonctionnel niveau matériel et logiciel, pas de changement.
  • Si quelque chose est cassé, le logiciel ne fonctionne pas : faire réparer. Avez-vous vraiment tout essayé pour le réparer ? Sachant que la durée seuil pour un portable est de 5 ans, voire 10, si votre téléphone le permet idéalement. Pour les ordinateurs, la durée est plus longue.
  • Si votre appareil est vraiment cassé, que vous avez tout tenté pour le réparer, même le scotch pour maintenir l’écran en place, alors on le remplace !

 

Les deux principales questions que vous devez maintenant vous poser :

  • Comment faire un choix responsable ?
  • Comment acquérir ce nouveau terminal ?

 

3 étapes pour choisir un appareil durable

1ère étape : vérifier les critères

Pour évaluer la responsabilité d’un terminal, voici quelques critères :

  • sa durabilité, aussi bien matérielle que logicielle (on reviendra dessus) : réparabilité, facilité de se procurer des pièces détachées, durée du support logiciel…
  • sa consommation d’énergie, surtout si vous vivez dans un pays qui utilise le charbon pour produire de l’électricité (Allemagne, Belgique, Pologne…).
  • les impacts sociétaux et environnementaux de sa fabrication.

 

Comment trouver ces informations, normalement difficiles d’accès ?

Vous avez des indices. Comme l’indice de réparabilité.

Il permet de vous renseigner sur la facilité à réparer l’appareil. Un critère que vous devez prioriser dans votre décision d’achat, si vous voulez être responsable.

Eh oui ! Si votre téléphone est facilement réparable, il dure dans le temps. Vous n’avez pas besoin de le remplacer fréquemment.

 

Pour plus d’infos sur l’indice de réparabilité et son petit frère, l’indice de durabilité…

On vous invite à aller voir le deuxième épisode de notre série sur le numérique écoresponsable.

Vous avez aussi d’autres référentiels qui répertorient les équipements les plus responsables, comme I fix it. Pour plus d’info, on vous invite à consulter notre résumé sur les guides et référentiels du numérique responsable.

 

Sinon, il y a aussi les avis clients.

On vous invite à voir ce qu’il se dit niveau durabilité des appareils. Ces retours sont souvent assez représentatifs. D’ailleurs, ils permettent aussi aux fabricants de s’améliorer.

Le type d’informations que vous devez chercher :

  • « Je l’ai acheté il y a 6 mois et il ne fonctionne déjà plus. » = non
  • « Ça Bug tout le temps. » = non, sauf si vous avez de la patience.
  • « Wahou c’est incroyable ça fait 5 ans que je l’ai et il fonctionne toujours aussi bien. » = très bon signe

 

Ces avis, bien que loin d’être très techniques, peuvent vous aider à évaluer si un terminal a des chances de durer plus longtemps qu’un autre.

Donc voilà, ce qui est important, c’est de collecter un maximum d’informations de différentes sources pour comparer ce que vous avez à disposition.

Et surtout, cultivez cette volonté d’avoir un appareil qui dure. Combattez le goût pour l’esthétique ou la tendance. Évitez l’obsolescence esthétique (on en parle plus bas).

 

2ème étape : choisir une marque éthique

Il s’agit d’aller plus loin que le simple choix du terminal.

Quelle est la marque derrière le téléphone que vous voulez acheter ?

Privilégiez une marque qui est transparente sur le sourcing de ses matières premières, ses processus de production, sa supply chain, ses positionnements stratégiques et commerciaux, les spécificités de ses programmes…

Comme Fairphonepar exemple. Une marque pour qui la transparence est un mot d’ordre.

Ces informations vous aident à évaluer la sincérité de la démarche engagée de la marque. Et donc vous aide à prendre la bonne décision, selon vos valeurs.

En plus, ça vous permet de soutenir des marques plus éthiques, en encourageant le travail qu’elles font.

 

3ème étape : changer de mode de consommation

Et si vous louiez votre téléphone au lieu de l’acheter ?

Ça peut sembler extrême, voire étrange, mais c’est pourtant une démarche très vertueuse.

Il y a plein d’alternatives à l’achat d’un téléphone neuf. Des modes de consommation bien plus écoresponsables.

Ce qui est important, c’est de voir ce qui résonne le plus en vous et avec vos valeurs.

Pas besoin de vous mettre la pression et de vouloir absolument louer votre téléphone si ça vous met mal à l’aise.

L’important, c’est d’y aller pas à pas et faire grandir votre maturité éthique par la même occasion. Et peut-être que dans quelques années, vous serez prêt ou prête à passer le cap.

 

L’acquisition : achat neuf, reconditionné ou location ?

Acheter neuf

Acheter neuf, c’est vraiment l’option à éviter à tout prix. Car c’est celle qui a le plus d’impact sur l’environnement.

Si vous ne l’avez toujours pas compris, on vous invite à relire cet article depuis le début et écouter attentivement notre podcast sur les bases du numérique écoresponsable.

 

Le plus important, c’est d’arrêter d’acheter du matos pour se faire plaisir. Tristan Nitot

 

 

Ce qui n’est pas évident vu les efforts marketing fournis par les agences de pub.

 

Acheter reconditionné

Une chose est sûre : un appareil reconditionné vaut toujours mieux qu’un appareil neuf.

Vous en trouvez sur des plateformes comme Back Market.

MAIS, aussi étonnant que cela puisse paraître, il y a un mais. Deux même :

  • L’obsolescence logicielle. Le fabricant ne pousse plus la mise à jour de son logiciel, donc il ne fonctionne plus. Même si votre appareil est en parfait état.
  • L’incitation au renouvellement des terminaux. Pas pour vous, mais pour les personnes qui utilisent le reconditionné pour revendre leur ancien terminal et en acheter un plus à la mode. De quoi se donner peut-être bonne conscience.

 

Une chose à savoir (et promis, on n’est pas des pro-Apple) : le support logiciel Apple est l’un des meilleurs. Le système IOS garantit des mises à jour d’environ 6 ans, contre 2 ou 3 ans pour Android.

Vous retardez au maximum l’obsolescence logicielle. Donc vous gardez votre appareil plus longtemps. C’est bien l’objectif, non ?

On vous en dit plus sur l’obsolescence logicielle dans la suite de cet article.

En tout cas, gardez bien en tête cette dimension logicielle quand vous choisissez votre nouvel appareil (reconditionné ou non d’ailleurs).

Est-ce que le téléphone que vous achetez reconditionné a une version d’Android récente ? Pendant combien de temps sont poussées les mises à jour ?

Il faut reconnaître que ces informations sont plutôt difficiles à obtenir. Ne vous méprenez pas ! On ne condamne pas le reconditionné, mais il faut être vigilant ou vigilante.

La conclusion, si vous êtes fan d’Apple, le reconditionné, c’est pas si mal. Sinon, on vous propose aussi d’autres alternatives.

 

L’achat responsable

Acheter des téléphones de marques responsables, comme Fairphone ou Crosscall.

Certes, un nouvel achat. Mais celui-ci est plus éthique. Aussi bien côté fabrication, comparé au reste, que durabilité.

Donc un achat responsable pour un téléphone durable sur tous les plans : pour vous, la planète, mais aussi la société.

On parle des conséquences sociales de la fabrication des équipements numériques, dans le deuxième épisode de cette enquête.

 

Reprendre le téléphone d’un proche

En espérant que la personne en question n’en profite pas pour se débarrasser de son téléphone fonctionnel pour en acheter un autre, par effet de mode.

Parce que vous reprenez son téléphone, certes, mais elle en achète un nouveau. Donc cela impacte toujours la planète.

Les cas de figure que l’on valide :

  • Vous avez essayé de mettre votre grand-mère à jour côté technologie, mais ça n’a pas fonctionné. Donc vous récupérez votre cadeau.
  • Vous héritez du smartphone de quelqu’un qui a eu le courage de repasser aux anciens téléphones à clapet, pour dire non à la société de consommation (chapeau).
  • Votre cousin a reçu un super smartphone comme cadeau (on espère qu’il en avait vraiment besoin…) et vous propose de récupérer son ancien téléphone en parfait état de marche.

Là, vous limitez la casse environnementale en récupérant un téléphone, plutôt que d’en acheter un tout neuf. Donc bien joué !

 

Louer

Louer, c’est la meilleure option pour l’environnement. Une solution encore méconnue qui mérite qu’on en parle (et que vous en parliez autour de vous !).

Quand vous louez, vous :

  • Profitez d’un téléphone opérationnel sur tous les plans (logiciel, matériel),
  • Avez accès à des solutions de réparation faciles,
  • Pouvez changer de téléphone en cas de besoin, tout en restant dans un cercle vertueux.

Il existe différentes entreprises ou coopératives qui le proposent : Commown ou encore la Fnac, entre autres.

La coopérative Commown vous guide aussi sur une utilisation plus responsable de votre terminal et la protection de vos datas. Leurs experts et expertes vous accompagnent dans le changement de vos habitudes de consommation en douceur.

En plus, elle propose aussi des téléphones responsables des marques Crosscall et Fairphone. Donc double bonne action !

Pour toutes ces raisons, on leur tire notre chapeau.

 

Recyclez votre ancien équipement

Vous avez investi dans un nouveau terminal, le plus responsable possible, on l’espère. Maintenant, vous vous retrouvez avec 2 terminaux : le nouveau et l’ancien.

Que faire de votre vieil appareil ? Plutôt que de le garder au fond d’un tiroir, on vous propose différentes options.

Vous pouvez le déposer dans des points de collecte, le vendre ou le donner sur un site spécialisé dans le reconditionnement.

Il est aussi possible que votre opérateur ou le fabricant de votre appareil accepte de le reprendre contre des bons d’achat, par exemple.

Enfin, vous pouvez le remettre à une association ou une déchetterie.

Essayez de privilégier les solutions locales pour éviter les allers-retours inutiles et les coûts de transport. Ce n’est pas bon pour la planète, ni pour votre porte-monnaie.

Tant d’options qui vous permettent d’amortir la pollution émise par votre terminal.

Grâce à ça, vous évitez qu’un nouvel appareil ne soit produit. C’est quand même 80% de la pollution numérique émise. Donc ça vaut le coup de lui redonner une seconde vie.

 

L’obsolescence programmée

L’obsolescence programmée est une expression utilisée à tort et à travers ces dernières années.

La loi considère que c’est “l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement.”

Agnès Crepet nous a fait le topo sur les 3 principaux types d’obsolescence programmée.

 

L’obsolescence fonctionnelle

L’obsolescence fonctionnelle ou structurelle est liée au dysfonctionnement d’un des composants de votre appareil, quel qu’il soit : téléviseur, smartphone, ordinateur…

Le processeur de votre ordinateur ne fonctionne plus, votre écran est cassé, votre batterie est HS : c’est de l’obsolescence fonctionnelle.

Dans ce cas-là, pas de miracles, il faut le faire réparer.

La 5G peut aussi causer l’obsolescence fonctionnelle : si tout le monde passe à la 5G, vous ne pouvez plus utiliser votre téléphone, s’il ne fonctionne que sur la 3G ou la 4G.

 

L’obsolescence logicielle

L’obsolescence logicielle, c’est en général l’arrêt du support logiciel de votre appareil.

Qu’est-ce que cela veut dire ?

Concrètement, un jour, vous ne pouvez plus installer votre application préférée parce que vous avez une version trop vieille d’Android. Il ne vous est plus possible d’installer une nouvelle version d’Android, car votre appareil ne supporte pas la mise à jour.

On parle alors d’arrêt de support logiciel et vous êtes face à un problème d’incompatibilité de version.

Agnès nous a donné l’exemple très parlant d’une application bancaire.

Elle ne tourne plus sur la version d’Android installée sur votre téléphone, car elle a besoin d’un niveau de sécurité adéquat pour sécuriser une transaction bancaire, par exemple.

Votre application bancaire ne fonctionne pas sur une version d’Android qui n’est plus maintenue par Google. La version 8, par exemple.

Malheureusement, votre fabricant n’a pas mis à jour la nouvelle version d’Android sur votre téléphone. Il est bloqué à la version 8 d’Android et il n’y a pas de solution à cela.

Vous ne pourrez plus utiliser votre application bancaire et devrez changer de téléphone, si c’est trop contraignant pour vous.

C’est une vraie problématique, car le numérique s’appuie de plus en plus sur les applications. Comme dans notre exemple, ces dernières sont parfois incompatibles avec l’IOS ou la version du système d’exploitation Android installées sur votre téléphone.

C’est cela qui vous pousse à changer de terminal, même si ce dernier est en parfait état.

Les solutions :

  • Côté consommateur ou consommatrice : interpeller les constructeurs. Ça va peut-être les pousser à changer. Et surtout, privilégier des terminaux avec des mises à jour garanties sur de plus longues périodes.
  • Côté pro du numérique :
    • miser sur l’écoconception, pour des services numériques plus légers qui sollicitent moins les terminaux. Ce qui donne moins envie d’en changer pour un appareil qui tourne plus vite.
    • pour les applications mobiles : évitez d’utiliser les derniers systèmes d’exploitation pour rester compatible avec les vieux terminaux. Cela évite de pousser à l’obsolescence.

 

L’obsolescence esthétique

L’obsolescence esthétique est celle sur laquelle nous avons le plus de pouvoir.

On l’appelle aussi obsolescence psychologique ou culturelle. Elle est très liée aux tendances, au marketing et à la société de consommation en général.

Concrètement, ça veut dire que vous voulez changer vos terminaux juste parce qu’ils sont démodés ou qu’ils n’ont pas la dernière fonctionnalité gadget en vogue. Alors même qu’ils sont fonctionnels d’un point de vue matériel et logiciel.

Ce type d’obsolescence nous pousse à considérer un téléphone de 2 ans comme trop vieux, d’en changer tous les ans, alors qu’il faudrait le garder au moins 6 ans.

Évidemment, ce type de comportement de consommation n’est pas uniquement la responsabilité des consommateurs et consommatrices.

Leur intérêt pour des nouvelles features, très souvent inutiles (bonjour le téléphone pliable), naît souvent de campagnes promotionnelles ou marketing des opérateurs ou des fabricants.

Cela dit, vous avez le pouvoir de changer les choses. En achetant responsable, de manière peu fréquente et durable, vous incitez les constructeurs à suivre la tendance.

Pour éviter de tomber dans le piège de l’obsolescence esthétique, prenez du recul sur toutes ces campagnes et analysez vos besoins réels.

 

HOP vs. l’obsolescence programmée

Pour aller plus loin sur le sujet de l’obsolescence programmée, on vous fait découvrir l’HOP : Halte à l’Obsolescence Programmée. Une association qui lutte contre  l’obsolescence programmée des produits commercialisés sous toutes ses formes. Investigations, actions judiciaires jusqu’à l’instauration du délit d’obsolescence programmée en 2015.

 

Conclusion

Vous savez tout (ou presque).

Il ne vous reste plus qu’à choisir les bonnes pratiques à mettre en place en premier. On vous recommande de les prioriser par ordre d’importance et de faisabilité.

C’est toujours plus motivant de s’y prendre par étape, en commençant par le plus facile. Et si possible le plus impactant.

Le plus important étant d’enclencher votre démarche numérique responsable. À commencer par analyser vos besoins en termes d’usages et d’équipements.

Pour arriver, qui sait, au rêve d’Agnès pour le futur du numérique :

“Une technologie différente et plus responsable peut exister. Mais mon rêve, c’est qu’il y ait beaucoup moins de consommation numérique, contrairement à la science-fiction ultra connectée. Une consommation plus raisonnée, que l’on soit moins entourés et entourées d’appareils numériques et que notre mode de socialisation ne passe pas que par le numérique.”

La suite ! 

Dans le prochain résumé, on passe sur la partie professionnelle. Notamment les métiers du web.

On parle des métiers de notre agence : stratégie web, design UX, éditorial, développement, hébergement…

Si vous ne pouvez pas attendre le résumé, retrouvez directement l’épisode 4 sur l’éco-conception et la communication éco-responsable.

Et on vous le rappelle encore : gardez vos équipements le plus longtemps possible !

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