Tout savoir sur la pollution numérique, ou presque !

Publié le 09 janvier 2024

Ça ne se voit pas, ça ne se sent pas, et pourtant, c’est bien réel. La pollution numérique est de plus en plus présente et devient un véritable enjeu écologique. On doit tous agir pour la réduire. Et il ne s’agit pas seulement des entreprises de la tech : nous sommes tous responsables de cette pollution invisible. Des avancées existent, mais il y a encore tant de choses à faire. Chez Hippocampe, on prend des mesures pour la réduire à notre échelle et celle de nos clients.

Plan :

La pollution numérique c’est quoi concrètement ?

  1. Mais d’où vient l’impact négatif du numérique sur l’environnement ?
  2. Toute la chaîne du numérique contribue au GES
  3. L’information, 1er enjeu de la pollution numérique

Pourquoi agir contre la pollution numérique ?

  1. Et si l’IA pouvait lutter contre le changement climatique ?
  2. Comment agir contre la pollution numérique ?

Comment notre agence web vous accompagne vers un numérique plus responsable ?

  1. Notre approche numérique responsable d’agence web éthique

La pollution numérique c’est quoi concrètement ?

C’est toute la pollution qui vient de notre activité en ligne : envoyer des mails, les stocker, publier sur les réseaux sociaux, regarder des vidéos, recevoir des newsletters, lire ce blog… c’est de la pollution numérique !

Mais d’où vient l’impact négatif du numérique sur l’environnement ?

La pollution numérique représente aujourd’hui 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, selon une étude de l’ADEME (Agence de la Transition Ecologique) et l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse). Pour vous donner une idée, c’est plus que le secteur aérien !

On s’imagine que le numérique fonctionne de manière illimitée, et « tout seul », d’où la difficulté de se rendre compte de son impact sur la planète.
Mais non, internet, c’est aussi un vaste réseau de plus de 473 câbles sous-marins dans le monde. Soit environ 1,3 million de kilomètres en 2020, 33 fois le tour de la terre ! Ce sont plus de 5000 data centers répartis dans 122 pays en 2023, selon Data Center Map. A eux seuls les data centers représentent 16% de cette pollution numérique.
Sans compter que ces data centers nécessitent des infrastructures (5% de la pollution) et de l’entretien. Les centres de données fonctionnent à l’aide de systèmes de refroidissement pour éviter la surchauffe. Pour assurer ces fonctions, leur consommation énergétique est colossale ! Elle représente 54 % des dépenses d’un data center. Pour vous donner une idée, selon Hellio, la consommation d’un site de 10 000 m2 équivaut à celle d’une ville de 50 000 habitants ! Selon l’ADEME, le numérique représentait en 2022, 10% de la consommation électrique de la France, soit l’équivalent d’un trajet de 2 259 km parcouru en voiture.

Sans oublier les équipements connectés que nous utilisons au quotidien : tablette, smartphone, ordinateur, téléviseur. A eux seuls, ils comptent pour 79% de cette pollution.

Toute la chaîne du numérique contribue au GES

Lorsque l’on commence à s’interroger, on pense assez rapidement à l’impact de nos usages numériques sur nos appareils préférés. L’impact de notre surf quotidien sur internet quoi ! 🏄🏻‍♀️

Cela représente 2, 5% de l’empreinte carbone de la France, soit plus que le secteur des déchets (2%).  Le numérique émet 20 millions de tonnes de déchets par an, soit 299kg/habitant, toujours selon l’ADEME. Ça donne à réfléchir, non ?

Mais on oublie aussi souvent la fabrication des terminaux qui représente 80% de son impact. Eh oui, contrairement aux idées reçues, le processus de fabrication est largement plus polluant que l’utilisation des appareils. 90% des gaz à effet de serre (GES) d’un smartphone sont liés à sa simple fabrication, selon The Shift Project.  La production d’un ordinateur portable pesant 2 kg génère 103 kg d’émissions de CO2, par exemple.

Et puis pour mesurer au mieux l’impact, il ne faudrait pas oublier la dernière étape du cycle de vie des appareils. Le numérique représente 20 millions de tonnes de déchets chaque année. Une cerise plutôt énorme sur le gâteau.
L’impact du numérique est considérable à toutes ses étapes pour l’environnement :

  • extraction de minerais,
  • utilisation de matières premières non-renouvelables,
  • utilisation d’importantes quantités d’eau,
  • consommation énergétique,
  • gaz à effet de serre,
  • déchets électroniques non-recyclables, …

5  chiffres clés pour résumer l’impact du numérique sur l’environnement :

  • 10 à 15 % : c’est la part de la consommation d’électricité mondiale du numérique, soit 100 réacteurs nucléaires.
  • 80 % : c’est l’empreinte carbone de la fabrication des équipements,
  • 6ème : plus gros pollueur mondial, si le numérique était un pays,
  • 2,5% : c’est l’empreinte carbone du numérique en France,
  • 94% : c’est le nombre de Français ayant un smartphone. Seuls 6% d’entre eux sont recyclés chez nous.

 

L’information, 1er enjeu de la pollution numérique

Le niveau de pollution numérique est déjà énorme, comme en témoignent les chiffres. Malheureusement, cet impact négatif ne fait qu’augmenter.

 

Les émissions en GES du numérique pourraient augmenter de manière significative si rien n’est fait pour en réduire l’empreinte : + 60 % d’ici à 2040, soit 6,7 % des émissions de GES nationales, contre 2,5 % en décembre 2023 selon l’ARCEP.

 

Pourtant, avec des données aussi alarmantes, 73% des Français et Françaises ne savaient pas ce qu’était la pollution numérique en 2018. Et cela ne semble pas trop changer en 2023 ! Il faut impérativement changer nos pratiques et revoir nos usages numériques.

Le premier enjeu est donc, comme souvent, celui de l’information. La grande majorité des utilisateurs et utilisatrices ne savent pas quel est l’impact réel de leurs activités numériques. Il est primordial d’informer et de s’informer sur l’impact du numérique sur la planète.

En lisant cet article, vous faites déjà un premier pas vers une démarche plus responsable ! Bravo !

 

Le saviez-vous ?

Une étude a été menée par WWF en 2018. Elle a montré que pour une journée moyenne de travail sur ordinateur, un salarié consomme l’équivalent de “80 ampoules électriques et 9 km de circulation en voiture en termes d’émission de gaz à effet de serre”… Aïe !!!

Un mail court sans pièce jointe (10 Ko) rédigé sur ordinateur avec une connexion Wi-Fi à 10 destinataires, c’est 4,9 gCO2e. Des emails, on en envoie 1,4 milliard de mails par jour en France, et la plupart ne sont même pas lus !
Pour mieux mesurer l’’empreinte carbone de vos pratiques numériques, découvrez ce calculateur proposé par l’ADEME.

 

 

Pourquoi agir contre la pollution numérique ?

Parce que c’est agir pour la planète, évidemment ! Pour notre futur et celui des futures générations.

Un record a été annoncé au cours de la COP 28 en décembre 2023, l’année 2023 sera une année record pour les émissions de CO2 fossile.  En ajoutant la déforestation, en légère diminution, le CO2 total devrait atteindre presque 41 milliards de tonnes, selon le Global Carbon Budget.

Il y a donc urgence à la lecture de ces chiffres, pour chaque pays, pour chacun de nous,  mais aussi pour chaque entreprise !

En effet, ne soyons pas naïfs et naïves ! Ce sujet devient aussi central pour l’image de marque des entreprises. Et surtout pour l’engagement et l’intérêt des consommateurs.

 

63 % des Français sont plus attentifs aux engagements des entreprises  depuis le Covid-19.

 

Il s’agit donc d’un double enjeu pour les entreprises : un enjeu écologique sincère avant tout, mais aussi un enjeu de fidélisation autour de leur marque.

Et c’est aussi le cas pour le web ! Les entreprises sont de plus en plus convaincues de l’intérêt de se tourner vers le numérique responsable. Bon certaines moins par conviction que par obligation légale, reconnaissons-le.
Même l’organisation des JO Paris 2024 a adopté une stratégie numérique responsable. On en pense ce que l’on veut…Mais à l’ère du greenwashing, c’est avant tout un argument supplémentaire pour prouver la sincérité de son engagement. Eh oui ! Fini les beaux discours et les belles valeurs de surface. Il faut être crédible, légitime pour mettre en avant ses engagements. Et surtout prouver leur sincérité !

C’est aussi ça, prendre le parti du numérique responsable pour son entreprise. Être aligné sur ses valeurs à tous les niveaux. De quoi donner confiance et fidéliser les consommateurs et consommatrices ou ses équipes.

On s’attend aussi à un durcissement prochain des législations pour faire face à la pollution numérique grandissante. C’est donc aussi très malin de l’anticiper et de se lancer dès que possible dans la réduction de son impact.

Pour en savoir plus sur l’évolution des législations sur la pollution numérique, on en parle dans notre podcast :

Évidemment, on ne va pas tout arrêter du jour au lendemain et stopper tout usage d’Internet. En dépit de son impact, le numérique a encore de beaux jours devant lui et c’est tant mieux pour notre agence web finalement ! 😅

On tenait à rappeler que le web, ça a aussi du bon, comme :

  • L’accès immédiat à l’information et de n’importe où,
  • Communiquer avec des personnes dans le monde entier,
  • Dénoncer les mauvais comportements pour faire évoluer positivement les mentalités,
  • Exprimer sa créativité, ses compétences et diffuser son travail,
  • Se former et monter en compétences,
  • Innover et créer de nouveaux modèles économiques, …

On ne vous apprend rien. Le numérique, ce sont aussi des opportunités et une richesse de savoirs. Pour faire bon usage de son potentiel infini, il faut en avoir un usage raisonné et réfléchi !

Comment agir contre la pollution numérique ?

Au-delà de s’informer et de faire de la sensibilisation, il faut passer à l’action et faire le choix d’un numérique plus responsable. Le plus simple : l’adopter au quotidien avec de bonnes pratiques pour réduire concrètement votre pollution numérique.

Voici quelques exemples pratiques pour rendre plus responsables vos usages numériques :

  • Désactivez vos notifications le plus souvent possible,
  • Eteignez les appareils inutilisés,
  • Triez et supprimez les mails inutiles. Ils sont stockés sur un serveur. Cela émet 19 grammes de gaz à effet de serre par jour. On appelle ça la “pollution dormante”,
  • Faites un bilan de votre activité numérique pour désactiver ou désinstaller les applications peu ou pas utilisées. Par exemple, l’application mobile Space vous permet de faire un bilan de l’utilisation réelle de votre smartphone et de réduire votre addiction,
  • Utilisez un moteur de recherche responsable, comme Lilo. Il finance grâce à vos recherches des projets sociaux et environnementaux. Ou bien Ecosia, qui plante un arbre pour chacune de vos recherches.
  • Privilégiez toujours le Wi-Fi plutôt que la 3G, 4G ou 5G en partage de connexion.
  • Baissez la qualité de visionnage du streaming vidéo. La haute définition n’est vraiment pas essentielle la plupart du temps…
  • Privilégiez l’audio pour écouter de la musique, plutôt que de faire tourner la vidéo pour rien. Oui oui, c’est surtout à vous qu’on s’adresse ici la team playlist sur YouTube… 👀
  • Optimisez l’utilisation de la batterie de vos appareils pour les faire durer plus longtemps. En gros, évitez de descendre en dessous de 30% et de continuer à les charger quand ils sont déjà à 100%.
  • Choisissez des appareils avec un fort indice de réparabilité ! Ou mieux, achetez reconditionné ou louez auprès d’entreprises comme Commown.
  • Et surtout : interrogez-vous sur votre besoin réel avant d’acheter un appareil. La réparation est parfois une solution plus responsable et rentable !

 

Pour aller plus loin !

Vous voulez plus d’astuces pour réduire votre empreinte numérique au quotidien, mais aussi au boulot, via une stratégie digitale durable ?

Découvrez notre enquête sur le numérique écoresponsable !

 

Et si l’IA pouvait lutter contre le changement climatique ?

Le concept d’informatique climatique, vous connaissez ? C’est Claire Monteleoni, une chercheuse américaine, qui est à l’origine de ce concept. Elle propose en effet des solutions concrètes au réchauffement climatique. Elle a donné le nom d’ARCHES, pour AI Research for Climate Change and Environmental Sustainability à son équipe projet à l’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique). C’est une pionnière dans ce domaine, car dès 2007, elle voulait mettre l’intelligence artificielle au service des sciences du climat.

La science du climat dispose d’une immense quantité de données. L’intelligence artificielle s’avère un « outil efficace, plus rapide et moins coûteux, pour analyser ces données et mieux comprendre le changement climatique à grande échelle », selon elle.

Avec son équipe, elle travaille sur trois axes :

  • 1er axe : prédire à court terme, l’ensoleillement, les pluies, dans un périmètre et une période donnés et cela bien mieux que les modèles de météo physique.
  • 2ème axe : l’adaptation climatique, pour mieux prédire les évènements extrêmes, de plus en plus récurrents. Ces enjeux d’adaptation climatique impliquent une vraie collaboration avec la société, pour plus d’égalité et d’équité. Il faut tenir compte davantage de l’ « injustice climatique et environnementale» (feu de forêt, installation d’usine près de communautés pauvres, etc.).
  • 3ème axe : compréhension, adaptation et atténuation du changement climatique. Deux objectifs sont recherchés : soutenir l’accélération de la transition vers les énergies renouvelables et comprendre l’impact de l’utilisation des terres sur les émissions de GES.

Toutefois comme le souligne la chercheuse, l’IA, ce n’est pas la panacée ! L’IA ne peut pas remplacer l’action, ni l’implication des politiques et des populations.

 

Le principal piège serait sans doute de croire en la seule capacité technologique de l’IA, sans considérer les besoins humains.

 

Claire Monteleoni, chercheuse à l’Inria

Comment notre agence web vous accompagne vers un numérique plus responsable ?

Conscients et conscientes de l’impact du numérique sur l’environnement, nous nous sommes donné une mission : accompagner le maximum d’entreprises vers un numérique plus responsable.

Comment ? En intégrant une dimension responsable à chacune de nos expertises du web. De la stratégie à la conception, l’idée est de passer à la loupe les attentes de nos clients pour proposer des solutions au maximum écoconçues, accessibles et sobres. Sans jamais perdre de vue l’engagement !
Mais comment cela se concrétise exactement ?

Notre approche numérique responsable d’agence web éthique

Au quotidien, nous adoptons des bonnes pratiques numériques dans nos quotidiens professionnels, comme :

  • Privilégier les appels audio plutôt que vidéo,
  • Éteindre son ordinateur à la fin de nos journées de travail,
  • Éviter l’option “répondre à tous” dans nos échanges par mail, si ce n’est pas nécessaire,
  • Créer une mailing list par projet pour réduire l’envoi de mails,
  • Acheter des appareils reconditionnés pour nos équipes, et seulement s’il y a un réel besoin de renouvellement,
  • Adopter les principes de sobriété éditoriale dans nos communications,…

Et puis côté hébergement, pour les gourmands et gourmandes de sujet plus techniques 😉 :

  • Serveurs hébergés dans un datacenter au PUE <1.7 (la moyenne mondiale), donc plus efficace en énergie que les autres. (Le PUE, c’est l’indicateur d’efficacité énergétique),
  • Consommation des serveurs optimisée pour augmenter leur performance énergétique : pas d’utilisation de virtualisation, mais containerisation des machines clients. La même puissance partagée par plusieurs clients, avec pics de CPU ponctuels. Un moyen d’éviter de vendre systématiquement de plus grosses machines,
  • Installation de peu de machines très puissantes (machines 4 * Xeon 40 cores), plutôt que de nombreux petits serveurs. Augmentation de l’efficacité énergétique des alimentations grâce aux alimentations Titanium à 96% d’efficacité,
  • Mutualisation des ressources pour réduire le nombre de serveurs,
  • Utilisation de logiciels optimisés (nginx, php, mysql, cache disque, etc.). Nous recherchons toujours à les améliorer (cache applicatif, etc.).

Et on ne va pas s’arrêter en si bon chemin ! L’amélioration doit être continue, surtout avec le numérique. Et il n’est jamais trop tard pour s’améliorer. Nos serveurs, grâce à notre infogérant Octopuce, viennent d’être labellisés par la Green Web Foundation pour leur impact carbone réduit !

Ce sont donc toutes les étapes de votre projet web qui sont concernées par notre démarche responsable.

Alors ? Prêt ou prête à vous lancer ?

C’est notre métier d’accompagner les entreprises sur le web. Nos savoir-faire et nos accompagnements sont complètement alignés sur les valeurs du numérique responsable.

Écoconception, accessibilité, inclusion, sobriété… Vous voulez en savoir plus ? Vous aimeriez donner une dimension responsable à votre projet web ?

Parlons-en !

A lire aussi

Charte éditoriale web

éco conception numériquenumérique écoresponsable

L’écoconception web : comment se lancer en n’y connaissant rien ?

La charte d’écriture inclusive Hippocampe